Carnaval

Carnaval

Carnaval - appelé également Mardi-Gras - est une fête qui précède le premier jour de Carême. On se déguise et on se régale de beignets.

Origine du mot "beignet"

En 1314, on relève le mot "bignet "qui désigne un fruit, une viande enveloppé dans une pâte à frire.
Citation extraite d'un texte de Joinville :  "Les viandes que il nous donnerent, ce furent beignes de fourmages qui estoient rosties au solleil"

En 1640, on trouve ce mot avec la signification de "coup" dans une expression populaire « manger des bignets après la Pentecoste"  (recevoir des coups).

L'origine chrétienne

Le mot « Carnaval » signifie, en italien, « carne valere » c’est-à-dire : "éliminer la viande". Le jour de Carnaval, appelé également Mardi gras, précède le premier jour de Carême, période qui va durer 40 jours, jusqu’à Pâques, jour de la Résurrection du Christ.

Dans la religion catholique, les 40 jours de Carême constituaient une période où, par volonté de faire pénitence,  l’on faisait « maigre », en évitant de consommer de la viande et des oeufs.
Avant d’entrer dans ce cycle d’austérité, on organisait des agapes et toutes sortes de réjouissances.

Durant les festivités, chacun se déguisait et en profitait pour transgresser l’ordre social, sans être reconnu. On se livrait joyeusement à tous les actes interdits.

 

L'origine païenne

Comme dans de nombreuses autres fêtes, l'origine chrétienne vient s'ajouter à une tradition plus ancienne.

A cette période de l'année où la mauvaise saison va s'éloigner, le monde antique invente de multiples célébrations.

Le Bonhomme Carnaval ou le Bonhomme Hiver est un mannequin en paille que l’on juge pour tous les défauts dont font preuve les êtres humains, le mensonge, la cupidité, la paresse, la luxure, la gourmandise, etc. Par la suite, il sera brûlé sur la place publique ou noyé dans la rivière.
Il est le symbole de l’hiver finissant et le feu qui va le faire disparaître annonce la renaissance de la lumière.

Mais l'hiver est également identifié au mal, à la mort, aux mauvais esprit. Grâce à la lumière, le printemps va les faire disparaître. Avec la danse et la fête, c'est aussi ces forces que l'on combat, en chassant le mal par le mal  et en favorisant les rencontres des hommes et des femmes pour se réjouir de la fertilité humaine tout comme de celle de la nature environnante  !

A l'image du printemps qui va « renverser » les tendances mortifères de l’hiver, les hommes vont renverser les contraintes sociales. On mange, on boit, on danse toute la nuit, on se livre à la débauche, on chante, on crie ! Tout ce qui est interdit est autorisé durant ces jours-là.


Les grands Carnavals

C’est en Europe et en Amérique du Sud que les fêtes pour le Carnaval ont pris le plus d’ampleur. 

A Nice, Sa Majesté Triboulet défile dans le corso sur le Char Royal, et les belles Niçoises jettent des fleurs aux spectateurs sur la Promenade des Anglais. Chacun fait sa parade, les fanfares accompagnent les chars.

A Dunkerque, c’est un défilé de géants et les « clet’che » (déguisements) sont plus originaux les uns que les autres. Les hommes deviennent des femmes et vice versa, tout brille et les couleurs vives font fuir les mauvais jours.

En Belgique, le célèbre Carnaval de Binche est classé par l’Unesco « chef d’œuvre du patrimoine ». A Binche, la fête commence par la préparation du Carnaval les 6 dimanches précédents. Les héros de la journée sont :
le Gille, le Paysan, l’Arlequin et le Pierrot et tous ces personnages traditionnels ont un costume à nuls autres pareils. Dans la rue, les violes et orgues de Barbarie mettent la foule en joie.

Le masque le plus important est le Gille qui danse au rythme des musiques scandées par le tambour. C’est le Roi de la Fête, le Grand Prêtre du Printemps à venir !

A Venise, la tradition est de se déguiser en personnage de la Commedia del Arte et durant la nuit, la ville n'est qu'un immense bal costumé.

A Rio de Janeiro, au Brésil, tout le monde connaît le Carnaval, avec les chars des écoles de sambas qui défilent dans les rues, avec les costumes somptueux des danseurs en paillettes et en plumes, les participants masqués, les musiques endiablées, la nuit qui mord sur le matin !


Parlons cuisine !

Pourquoi des beignets ?

Avant d’entamer la période de Carême où l’on faisait maigre, sans gras, sans œufs, il fallait consommer les graisses encore en réserve avant qu’elles ne s’abîment. Dans la basse-cour, c’était aussi la période où les poules reprenaient leurs pontes de manière significative.

Que faire avec cette manne qui allait devenir inutilisable durant plusieurs semaines ? Des fritures, bien sûr ! Des crêpes mais surtout des beignets.
Et, pour le Mardi Gras, il fallait qu’il y en ait pour tout le monde !

Des noms différents

En Franche-Comté, les pets de nonnes sont à base de pâte à choux, avec ou sans pommes, plongés dans la friture.

En Alsace, ce sont les roussettes ou les fasnachtskiechlés, ronds ou carrés.

Dans le nord, on mange plutôt des gaufres.

A Lyon et en Savoie, on les appelle les bugnes; c'est une pâte levée, épaisse qui va être nouée avant d'être plongée dans la friture et passée dans le sucre encore chaude. On trouve également des bugnes en forme de losange ou en rectangle.

En Auvergne, confectionnées avec une pâte contenant du lait ou de la crème, ce sont des guenilles.

En Charente, vous trouverez des bottereaux ou tourtisseaux, à base de pâte à brioche.

En Provence, les oreillettes sont parfumées à la fleur d'oranger et au citron. Elles sont souvent cuites à l'huile d'olive.

A Nice, les ganses ou les gansettes ont la forme de nouettes.

Dans le sud-ouest, les merveilles, en forme de triangles ou de rectangles, sont parfumées à la fleur d'oranger et au zeste d'orange.

En Suisse, les beignets au genou ou merveilles ne contiennent pas de levure mais du beurre et de la crème. Les beignets au genou sont cuits à la friture puis saupoudrés de sucre glace.
La pâte est étirée à l'extrême, jusqu'à l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Les femmes ont longtemps eu coutume d''étirer la pâte sur leur genou en tirant en tous sens. Les merveilles ont la forme de grandes soucoupes; à la cuisson se forment de grosses bulles.
Les beignets au genou sont très friables.


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